Sovape s'est exprimé devant la commission européenne pour défendre la vape : un baroud d'honneur ?

Sovape, l'association française qui se bat pour que la vape soit reconnue comme une méthode de réduction des risques tabagiques, vient de communiquer aujourd'hui. Elle a participé à un entretien avec la Commission Européenne le 10 février 2022. Vous trouverez le compte-rendu de cet entretien ici. On comprend en filigrane que ce compte rendu ne détaille pas tous les échanges qui ont pu être tenus mais il reprend juste les propos liminaires de la présidente, Nathalie Dunand.

Bon, Sovape a tente de défendre la vape et la liberté d'accès à cette dernière. C'est bien. Mais quelques propos m'ont fait hérisser le poil. Les voici :

"Merci de nous avoir invités à cette réunion, même si nous n’en comprenons pas bien les objectifs. Les décisions de taxer le vapotage et d’interdire des arômes semblent avoir été déjà prises sans en évaluer l’impact ni prendre en compte les recommandations des utilisateurs.[...] En clair, la Commission exclut a priori une politique de réduction des risques. Une position que nous regrettons."

J'espère que je me trompe ou que Sovape a mal compris mais à lire ces propos, cela semble déjà presque joué et l'interdiction des arômes ainsi que l'application de certains arômes nous pend au nez.

Sovape a aussi publié un tweet :

"Le Parlement européen va débattre et probablement adopter le Plan Cancer #BECA ces 15 et 16 février. SOVAPE regrette sa faible, voire négative, considération pour les outils de réduction des risques face au tabagisme, principale cause évitable de #cancers"

Du coup, on devrait vite être avoir les conclusions. Le calendrier du Parlement européen indique bien ici un vote des amendements liés au plan BECA le 15 février 2022 de 20h00 à 21h15. Le plan BECA étant très large et la vape étant déjà dans une directive européenne, il est difficile de dire si des amendements sur la vape sont prévus ce 15 février.   Il se peut qu'il s'agisse simplement de valider ce plan BECA avant de traduire certaines dispositions dans les textes européens en vigueur.


En tout état de cause, on peut se demander à quoi rimait la participation de Sovape si la Commission Européenne a déjà ses idées, a déjà peaufiné son texte et s'apprête dès demain à le présenter au parlement européen. Si c'est le cas, il s'agit simplement de pouvoir affirmer, toute honte bue, que ce texte a été rédigé et est présenté devant le parlement européen après que la Commission ait pu rencontrer nombre d'acteurs voire d'associations de vapoteurs. En somme, Sovape pourrait juste servir de caution. Je ne doute pas que Sovape pensait bien faire mais, si à l'arrivée, c'est pour énoncer de plats regrets, autant pratiquer la politique de la chaise vide et ne pas se prêter à ce genre de sketchs douteux.

Bon, j'espère me tromper mais cela ne sent pas bon. En tout cas, nous allons vite être fixés.

Bonne vape !

Comment défendre la vape en cinq minutes accordées?

https://fr.vapingpost.com/la-sovape-et-lethra-devant-la-commission-europeenne/

La pauvre Nathalie Dunand a essayé de faire de son mieux, en anglais en plus!

Qu’elle soit remerciée!

On va bientôt savoir les conclusions.

Je me prépare à me parfumer avec des liquides fruités…

Avec une lampe de poche…

@Franck

En démocrature française la loi est rédigée souverainement par le grand dirigeant, présentée devant un parlement ou toutes les contestations orales sont permises quoique sans effet, le texte passe ensuite devant des sénateurs qui peuvent éventuellement y ajouter des critiques, il retourne devant les parlementaires qui ignorent souverainement ces critiques et hop cela passe mieux qu'une lettre à la poste.
Et tu voudrais que la démocrature européenne soit différente ?
Ne jetons pas la pierre a ceux qui courageusement essaient d'introduire un résonnement sensé dans le gloubi-boulga officiel.On sait bien que tout est joué d'avance mais ce n'est pas pour cela qu'il faut la fermer !

Dans le monde d'UBU roi toute logique est proscrite.

@JOUJOU :

Et tu voudrais que la démocrature européenne soit différente ?

Ben, tu sais, je ne veux pas grand chose ! Il y a toutefois une différence : si on suit l'actualité, on est à peu près au courant des lois en discussion et votées par le parlement français. Peut-être pas toutes mais les plus importantes.

Ici, le parlement européen débat d'un plan cancer qui peut avoir des répercussions dans nos vies, positives comme négatives. Une fois que le parlement européen aura voté, le texte, probablement dispatché dans les directives en cours, sera appliqué et personne n'en parle.

Car il y a évidemment l'avenir de la vape, qui concerne tout de même environ 2 millions de personnes en France et peut-être une dizaine de millions dans l'UE mais pas que la vape.

Ce plan est bien plus large car il englobe toutes les formes de cancer : il propose des actions sur le tabac, sur l'alcool, sur la réduction de la pollution, sur la prévention, sur la détection précoce, sur l'amélioration des soins donnés aux malades, etc.

Donc, on pourrait être concerné un jour ou nos proches. Il peut nous impacter et pas que sur la vape. Et qui en parle ?

(@ tout le monde : si vous souhaitez en savoir plus, vous aurez un lien vers le plan BECA dans ce post. C'est loin d'être inintéressant. )

Mais je m'intéressais plus à Sovape.

La question est : les associations doivent-elles participer à ces "discussions" alors que, manifestement les jeux sont déjà faits et les dés un peu pipés. Et, comme tu le dis @papillon, Sovape n'a eu que 5 minutes montre en main.

La réponse n'est pas si simple : si on ne participe pas, on ne peut pas faire passer le message des vapoteurs, mais si on n'y va, alors on peut servir de caution, ici, à la commission qui peut dire :"on a interrogé tout le monde, même des associations de vapoteurs, et cela s'est plutôt bien passé !"

Donc je pense qu'il faut y participer mais avec un message percutant de 2/3 minutes et partir aussi sec sans discuter. Mais lire cela :

"SOVAPE a développé des arguments détaillés et documentés, mais qui n’ont jamais été pris en compte. En clair, la Commission exclut a priori une politique de réduction des risques. Une position que nous regrettons."

Bof, quoi.

A mon sens, c'est trop policé comme discours surtout lorsqu'on a participé à des travaux, proposer des arguments et qu'aucun n'a été retenu. Cela ne mérite pas un "nous regrettons", cela mérite un truc plus cash et plus direct. Mais je conviens que l'exercice est vraiment difficile. C'est toujours beaucoup plus facile de refaire le match sur son PC, c'est certain.
Au moins, SOVAPE et l'association européenne ETHRA auront essayé de faire quelque chose. A priori, en pure perte.

https://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20211209IPR19105/ep-calls-for-action-strengthening-europe-in-the-fight-against-cancer

« - strict enforcement of the ban on characterising flavours in tobacco products, and a call for the Commission to evaluate which flavours in e-cigarettes are in particular attractive to minors and non-smokers, and propose a ban on these, as well as a ban on all characteristic flavours in heated tobacco products and novel tobacco products ».

Soit:

« - une application stricte de l'interdiction des arômes caractéristiques dans les produits du tabac, et un appel à la Commission pour qu'elle évalue quels arômes dans les e-cigarettes sont particulièrement attrayants pour les mineurs et les non-fumeurs, et propose une interdiction de ceux-ci, ainsi qu'une interdiction de tous les arômes caractéristiques dans les produits du tabac chauffés et les nouveaux produits du tabac. »

On va donc interdire des arômes attrayants pour des mineurs.

Mineurs qui sont protégés par la loi, qui interdit la vente de ces produits à cette population.

Et les majeurs, dans tout ça?

Ce monde de tarés marche de plus en plus sur la tête. Et je ne parle pas que de la vape...

Quand on vape pour la nicotine, même si c’est liberticide l’interdiction des arômes est physiologiquement supportable.

Je me souviens avoir acheté des clopes bien que mineur, on ne va pas faire semblant de croire que les interdictions sont respectées (La France est championne d’Europe de consommation  de cannabis malgré la prohibition).

Mais j’imagine que le travail va être fait principalement sur l’emballage et la présentation des produits, et que l’interdiction ne touchera seulement quelques arômes pour le principe.

@Floréal :

Mais j’imagine que le travail va être fait principalement sur l’emballage et la présentation des produits, et que l’interdiction ne touchera seulement quelques arômes pour le principe.

C'est effectivement une possibilité mais je ne suis pas totalement convaincu. Il y a tellement d'arômes, tellement de liquides, trop d'ailleurs à mon avis. Donc je vois mal la commission dire "bon alors les liquides pomme granny ne sont pas appréciés par la jeunesse, donc on autorise, par contre un mélange pomme et poire est très plébiscité, donc on interdit".
Il y a des risques que l'on se cantonne aux grandes familles : gourmands, fruités et tabac. Dans ces conditions, alors cela signera la fin des arômes ou liquides gourmands et fruités. Il me semble que c'est cela l'objectif : n'autoriser que les liquides dits "tabac", comme dans d'autres pays. Mais en justifiant la mesure en expliquant qu'on a étudié l'affaire.
Mais ce n'est que mon opinion.

Je me souviens avoir acheté des clopes bien que mineur, on ne va pas faire semblant de croire que les interdictions sont respectées

Justement, lorsqu'une loi est votée (la plupart des pays de l'UE ont des lois pour interdire la vente des produits aux mineurs), au lieu de faire une autre loi par dessus qui va pénaliser les adultes, peut-être serait-il sage de réfléchir à la question "pourquoi la loi n'est pas respectée ?". Est-ce un problème de contrôle ? De sanctions trop légères ? Les deux ?

Et il me semble que @papillon a raison de poser la question :

On va donc interdire des arômes attrayants pour des mineurs.

Mineurs qui sont protégés par la loi, qui interdit la vente de ces produits à cette population.

Le fait de rajouter une loi pour limiter l'accès aux mineurs à des produits dont la vente leur ai déjà interdite par d'autres lois antérieures s'explique par deux raisons :
- communiquer. Il sera alors facile pour la commission européenne ou les députés européens de se féliciter de faire le maximum pour protéger la jeunesse. Si tu ne réfléchis pas 5 minutes, le discours peut passer ;
- enrayer la progression de la vape. Les liquides gourmands et fruités sont souvent plébiscités par les vapoteurs adultes. L'excuse de la protection de la jeunesse est donc une excuse bidon.

D'ailleurs, il n'y a pas que l'interdiction de certains arômes qui est en jeu. Il y a les taxe qui arrivent en plus de la TVA. C'est aussi scandaleux à mon sens.

En restreignant le choix des liquides et en taxant, alors la vape sera moins attractive, même pour les fumeurs souhaitant quitter le tabac avec le vape. N'est-ce finalement pas cela l'objectif ?

@Franck

A travers les âges les États n'ont jamais su empêcher les délits définis par leurs lois.
Cette impuissance est aujourd'hui accrue par le renoncement étatique, comme on l'observe par exemple dans la requête faite aux professionnels de la restauration de réaliser des contrôles incombant normalement aux forces de l'ordre.

Sachant d'une part que le contrôle des points de vente ne peut suffire à s'assurer de l'application de la loi, et d'autre part que les discours de sensibilisation n'ont qu'un impact limité sur des produits déjà soumis à controverse, on ne peut s'étonner des pistes de réflexion européenne sur la vape visant à simplifier le contrôle et à limiter les dérives en coupant l'herbe sous les pieds de la profession.

Et à mon sens dérives il y a, même sur des points qui passent crème auprès de la majorité d'entre vous.
Quand on voit le cahier des charges dans l'alimentation, la vape c'est la fête du slip.
La responsabilité est double, celle des autorités qui ont essayé de cacher le phénomène sous le tapis, et celle la profession qui a usé du marketing le plus agressif à sa disposition.

Le point de crispation porte aujourd'hui sur le côté ludique de la vape que la profession a développé à outrance à des fins purement mercantiles.
Le futur coup de vis profitera immanquablement à l'industrie du tabac surtout par les taxes. Mais c'est peut être le moment de recentrer l'usage de la vape : simplement un outil de substitution à la combustion.

@Floréal:

Même avis que toi pour les mineurs:

Je trouve inadmissible ces pubs pour les puffs faites sur Tik Tok, où des influenceurs poussent des adolescents à consommer de la nicotine.

En revanche, pourquoi ne pas commencer par la vape quand on est majeur?

Pour les mêmes raisons qui nous ont poussés vers le tabac…

C’est quand-même un sacré progrès en termes de santé (personnelle et publique).

Floréal a écrit:Le point de crispation porte aujourd'hui sur le côté ludique de la vape que la profession a développé à outrance à des fins purement mercantiles.

Mais c'est peut être le moment de recentrer l'usage de la vape : simplement un outil de substitution à la combustion.

Très bien vu !