[ARTICLE 24/05/23]quechoisir.og : quand les boutiques parisiennes vendent des puffs aux mineurs (sauf les magasins de vape et un magasin de déco)

Voici ici un petit test très intéressant réalisé en mai dernier par le site ultra-sérieux quechoisir. org dirigé par l'association du même nom
Que Choisir a envoyé des jeunes de 12 à 14 ans aller acheter des puffs sur Paris (dans les 11ème et 12ème arrondissements). Ces jeunes ont tenté d'acheter des puffs dans tous les magasins en proposant : des buralistes, des magasins spécialisés dans la vape, des épiceries et même GIFI.
Résultat : la moitié des 12 magasins visités ont accepté la vente. En deux heures, nos collégiens ont pu récupérer donc environ 6 puffs avec ou sans nicotine. Signalons que les magasins spécialisés de vape ont tous refusé ainsi que GIFI. Pour les autres, notamment les buralistes, si certains ont refusé ou demandé une pièce d'identité, nos jeunes se sont retrouvés souvent devant des commerçants bien conciliants et surtout bien arrangeants avec la loi. Evidemment, la vente de puffs aux mineurs est interdite. Surtout que Que Choisir propose une mini-caméra cachée. Et, au vu des images, il est bien difficile de confondre ces jeunes avec des majeurs, argument souvent utilisé par certains buralistes pour justifier que pour eux il est difficile de distinguer un mineur d'un majeur.

Alors bien sûr, comme le précise avec justesse Que Choisir, 12 magasins visités sur deux arrondissements de la capitale française en 2 heures, ce n'est pas une étude scientifique et rigoureuse. Mais cela montre à mes yeux un des problèmes de cet engouement pour les puffs des jeunes. On trouvera toujours des jeunes pour être séduits par des produits qui leur sont interdits. Certains voudront faire leur propre expérience. Mais ici, concernant les puffs, ils peuvent tomber sur des commerçants qui n'ont clairement rien à foutre de rendre des jeunes accrocs, et de la loi par la même occasion, pourvu qu'ils se fassent une petite vente.

Bonne lecture et bonne vape !

A l'heure où il est question de multiplier les interdictions, je trouve que cet article a le mérite d'appuyer là où ça fait mal, des interdictions existent déjà.

Il rappelle bien que la vente de puffs est interdite aux mineurs et que si ces derniers peuvent en acheter, c'est bien à cause de commerçants peu scrupuleux qui ne respectent pas la loi.

Je regrette juste l'amalgame dans la vidéo entre d'une part :

- Les arômes présentés comme "très sucrés qui font penser à l'enfance", il s'agit d'arômes fruités et gourmands très appréciés également d'adultes qui souhaitent arrêter le tabac sans pour autant régresser en enfance...

- Le packaging (mangas,...) et surtout la publicité sur les réseaux sociaux qui eux visent clairement les jeunes.

Pour la taille de l'échantillon, ils sont les premiers à présenter ça comme un mini-test et non une étude.

Je trouve que ce test offre déjà les motivations nécessaires au lancement d'une véritable étude qui, le cas échéant, montrerait qu'il y a un problème avec l'application de la loi et qui justifierait une multiplication des contrôles et/ou une augmentation des sanctions.

@Loki :

A l'heure où il est question de multiplier les interdictions, je trouve que cet article a le mérite d'appuyer là où ça fait mal, des interdictions existent déjà.

Oui. C'est exactement pour cela que ce petit test de Que Choisir m'a intéressé.
Et oui @Leio, je sais bien que ce test est vraiment à très petite échelle. Il montre juste que le phénomène de ventes de puffs (et aussi de tabac) à des mineurs existent et qu'il n'y a pas besoin de chercher bien loin pour le documenter preuves à l'appui.

Depuis quelques mois, une année environ, nous avons de temps à autre des flots d'articles/reportages sur les puffs. J'en ai lu quelques uns. PAS UN DE CES ARTICLES QUE J'AI LUS N'INDIQUAIT QUE SI DES JEUNES UTILISAIENT DES PUFFS C'EST PARCE QUE DES COMMERCANTS NE RESPECTAIENT PAS LA LOI.
Pas un seul.
C'est dingue, non ?
On ne disait qu'il y avait un phénomène de mode chez les ados. OK. Et puis on dramatise jouant ainsi sur l'émotion plus que la raison, le recul ou l'analyse. Et, enfin, on suggère vicieusement : "faut-il interdire les puffs ?" ou "faut-il interdire les arômes gourmands ?" ou carrément "faut-il interdire la vape ?". Evidemement lorsqu'un média à jouer sur les émotions, il est tentant de répondre oui à ces questions, surtout si on n'est pas concerné ou qu'on n'y connait rien. Après tout : il y a un problème d'addictions des puffs chez les jeunes ? La réponse est simple : interdisons les puffs !
Mais qui s'interroge sur la responsabilité des commerçants ?

Or c'est exactement ce que nous montre Que Choisir. Qu'un des problèmes peut-être à traiter, pour les puffs comme pour le tabac d'ailleurs, c'est que des commerçants (et pas tous) sont prêts à vendre à des mineurs sans scrupule, sans complexe, sans aucun remords et surtout sans respect de la loi.
Du coup, l'interdiction des puffs qui peut paraître la solution la plus simple pourrait en réalité ne pas en être une. Déjà parce que des adultes qui tentent de rompre avec le tabac en utilisent. Mais en plus, croyez-vous une seule seconde que, dépourvus de puffs, ces jeunes ne vont pas être tentés par le tabac ? Et croyez-vous que les buralistes qui déjà n'hésitent pas à leur fourguer des puffs vont hésiter à vendre des paquets de clopes ?