[ARTICLE 11/02/2020]maxisciences.com : la cigarette électronique favorise-t-elle la propagation du Covid-19 ?

Tiens, encore un article qui a eu le mérite de me faire rire. Et c'est publié sur le site maxisciences.com qui tente de répondre à cette question : la cigarette électronique favorise-t-elle la propagation du virus ?

Le journaliste nous apprend dès le premier paragraphe que selon une étude, la réponse est oui :

"les experts estiment que les utilisateurs de cigarette électronique ont 17 % de chances supplémentaires de propager le virus que les autres."

17% de chances de favoriser la propagation, c'est beaucoup me direz-vous.
Mais, le journaliste, très certainement schizophrène, va expliquer plus bas dans son propre article que sa phrase est en réalité fausse ou en tout cas bien mal rédigée :

"les bouffées de faible intensité provenant d'individus infectés entraîneraient un "minuscule risque de contagion supplémentaire", estimé à 1 %."

En somme, si j'ai tout compris, si on vape en vape indirecte avec une résistance haute et que l'on fait attention à ne pas cracher de la vapeur à la gueule de nos proches, le risque de contribuer à propager le virus est faible.

"Pour les bouffées de haute intensité, les choses sont différentes : les risques de propagation du virus augmenteraient alors de 5 à 17 %"

Donc, là encore si j'ai bien traduit ce charabia, c'est avec la vape directe que l'on aurait des chances d'aller jusqu'à 17% de risques de favoriser la propagation. Et 17% serait un maximum.

Mais c'est beaucoup, ça, vous demandez-vous peut-être ?

"l'augmentation du risque demeurerait bien inférieure au fait de parler ou tousser à côté de quelqu'un : selon le modèle des chercheurs, la parole augmenteraient la propagation de 40 à 80 %, quand la toux triplerait carrément le risque (augmentation de 260 %)."

En somme, ce sont toutes les interactions que l'on peut avoir avec les autres qui peuvent favoriser la propagation de la COVID-19 lorsqu'on est soi-même malade. En fait, comme tous les autres virus avant. Rien de nouveau sous le soleil. Et la vape n'est probablement pas l'interaction qui transmettrait le plus le virus.

Rappelons aussi que pour transmettre un virus, encore faut-il être soi-même porteur. A ce stade, on comptabilise environ 20 000 nouveaux cas en France chaque jour. Si on estime donc qu'environ 200 000 français ont le COVID avec une hypothèse d'une moyenne de 10 jours de maladie, cela fait quand même environ 0,30% de malades en France à un instant T.
Mais ce n'est pas tout, les vapoteurs français seraient environ 3 millions, fourchette assez haute, soit 4,3% de la population française. Si on estime qu'on trouve le même ratio de vapoteurs chez les malades, on peut estimer qu’actuellement, il y a 0,02% des français qui sont des vapoteurs malades. Et s'ils ne se savent pas malades, sortent de chez eux et décident de cracher la vapeur sur le visage de leurs voisins, ils pourraient augmenter la propagation de 1% avec ce geste s'ils sont en vape indirecte et jusqu'à 17% s'ils sont en vape directe.
Du coup, si le virus se propage, je ne suis pas persuadé que les vapoteurs sont les premiers responsables.
J'ai pris le cas de la France que je connais bien mais je suppose que cette démonstration statistique peut être faite avec les autre pays. A quelques 0,01% près.

Enfin, rappelons que les malades ne sont pas censés être dehors. Ils doivent être confinés chez eux en attendant la guérison. La problématique vient donc essentiellement des asymptomatiques qui ignorent probablement leur état.


"On ne saurait donc que trop vous conseiller de ne pas cracher votre fumée au visage des autres."

J'aime lorsque les journalistes prennent leurs lecteurs, ici les vapoteurs, pour des abrutis. Tanguy (le prénom du journaliste) heureusement que tu le dis. Non, parce que d'habitude, souffler la vapeur sur le visage des autres, c'est mon kiff !

Mais j'ai laissé le meilleur pour la fin. Le meilleur qui se trouve fort heureusement au début de l'article :

"Selon les conclusions de leur enquête, pré-publiée sur MedRxiv et pas encore relue ni validée par des pairs,"

Donc, là, on parle d'une étude scientifique même pas publiée définitivement et non-validée ?
Oui, ben, on va attendre une validation tout de même, hein. Déjà qu'on a vu quelques publications validées retirées quelques semaines après, prudence est mère de toutes les vertus.

Bonne lecture et bonne vape !

@sanatorium :

Ben, Einstein n'avait peut-être pas étudié la vitesse de propagation de la connerie, néanmoins, il avait étudié la bêtise humaine et été arrivé à des conclusions scientifiques assez intéressantes. Voici le résultat de ces travaux :

"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."


Ce qui ouvre des perspectives exaltantes. En effet, si l'univers n'est pas infini alors que notre propre bêtise l'est, il est possible que la connerie humaine rayonne dans d'autres univers.