Des magasins de vape quebécois se transforment en épicerie !

Bon, le titre est un peu putaclic !

L'information provient du site de Radio-canada : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2029092/boutiques-vapotage-transforment-aromes

Depuis peu, les liquides avec un arôme autre que tabac sont désormais interdits à la vente au Québec.
Résultat, des shops de vape se sont adaptés en changeant leur activité officielle, ils se sont transformées en épicerie (ils appellent ça "dépanneur") afin d'avoir le droit de vendre des produits alimentaires.
Et ils vendent effectivement d'autres produits comme des bonbons ou des bougies. Mais bon, ils vendent surtout des arômes alimentaires tout en continuant à vendre des e-liquides...

Et là, je trouve que ça devient très très problématique.  
Des arômes qui ne sont pas prévus pour la vape sont vendus par des shops de vape maquillés qui prodigueront leurs bons conseils aux acheteurs en l'absence de tout cadre légal.

Comment ces shops vont ils choisir les arômes qu'ils vendent ? Et zéro contrôle, le shop peut tout à fait proposer des arômes avec du sucre, des huiles, ...
Y compris à des vapoteurs débutants qui n'ont aucune idée des composants à éviter dans les arômes et qui se fieront aux shops, voire même qui exerceront une pression pour avoir de nouveaux arômes gourmands.
Il n'y a absolument rien pour canaliser un vendeur ayant surtout tendance à penser à son chiffre d'affaire à court terme.

Je ne vois pas comment il pourrait ne pas y avoir d'accident...
Je crains que la santé publique et la vape sortent encore grands perdants de cette histoire.

En effet cette loi semble très mal faite, si le législateur avait voulu interdire les arômes de vape, il aurait dû le faire pour tout type de commerce. Ce qui n'est apparement pas le cas.

D'après ce que je comprends les concentrés d'arômes sont toujours en vente libre, sous le prétexte probable de leur usage alimentaire possible (un peu comme les fleurs de CBD vendues en France pour un usage exclusif d'infusion).

Les consommateurs canadiens sembleraient donc être en situation "DIY forcé" s'ils veulent continuer à profiter des arômes qui leur sied. Cela sous-entend donc l'usage de dispositifs ouverts, qui n'étaient pas forcemment jusqu'à aujourd'hui l'apanage des jeunes.

A partir de là on peut éventuellement projeter en effet un risque de dérive quant à un usage déviant des dispositifs ouverts par jeu ou expérimentation.
Je pense que c'est ce que l'article a voulu exprimer maladroitement.

C'est une situation qui fait tâche sur le continent nord-américain, quand on se souvient que le gros voisin étasunien avait tout fait pour imposer les systèmes fermés à la grande satisfaction de big tobacco.

@Loki

Après avoir vérifié les produits montrés dans l'article je te rejoins sur le fait qu'il y a un problème.
Non seulement les produits sont présentés sans surprise comme des additifs de boisson, mais il n'y a en plus aucune communication sur leur composition.
Et là pour le coup c'est en effet la porte ouverte aux erreurs et aux abus, et donc à des substitutions malheureuses conduisant à des accidents.

Ne pouvant pas interdire la vente d'arômes alimentaires, le législateur risque de s'en prendre directement aux dispositifs ouverts une fois que des scandales auront éclaté.

Floréal a écrit:En effet cette loi semble très mal faite, si le législateur avait voulu interdire les arômes de vape, il aurait dû le faire pour tout type de commerce. Ce qui n'est apparement pas le cas.

D'après ce que je comprends les concentrés d'arômes sont toujours en vente libre, sous le prétexte probable de leur usage alimentaire possible (un peu comme les fleurs de CBD vendues en France pour un usage exclusif d'infusion).

Ben ce n'est pas un prétexte c'est une réalité, les arômes alimentaires ont beaucoup d'usages et sont un marché à part entière. On retrouve des fabricants d'arômes qui existaient bien avant la vape comme Solubarome ou Capella. Ils ont sorti certains produits spécifiquement pour la vape mais leur catalogue était à la base pour des glaces, cocktails, sodas, divers desserts, confiserie,...

Solubarome a toujours son activité historique hors vape qu'il a renommé perfectArome. C'est d'ailleurs drôle, on retrouve pas mal de produits qui ont le même nom mais qui sont plus de 2 fois plus chers dans leur activité vape  (Banane flambée Solubarome, Banane flambée Perfectarome)

Je ne vois du coup aucun moyen d'instaurer une loi qui pourrait empêcher la vente d'arômes alimentaires utilisés dans la vape. C'est un peu pareil avec la glycérine végétale utilisée dans le secteur cosmétique, le coton, le kanthal, ...

Mais pour les arômes vendus explicitement pour la vape, il y a un engagement du fabricant avec des informations supplémentaires  (sucre, huile, diacetyl). Pour reprendre notre exemple précédent, le site de Solubarôme fournit des infos sur le sucre, huile, diacétyl, préconisations de dosage dans le eliquide... Sur le site de PerfectArome, on n'a rien de tout ça, on sait par contre si c'est soluble dans l'eau, de la graisse ou de l'huile

Bref, du côté des fabricants d'arômes, bien moins d'infos pour les arômes alimentaires hors vape et bien-sûr aucun engagement de leur part pour une utilisation non-prévue.

Là, si les shops d'épicerie vendent un arôme alimentaire, ils peuvent vendre n'importe quel arôme alimentaire, qu'il soit prévu pour la vape ou pas par le fabricant, pouvant contenir des ingrédients que l'on sait incompatibles avec la vape (comme le sucre ou l'huile).

On a donc supprimé tout cadre législatif pour les arômes dans la vape alors que leur vente restera quoiqu'il en soit toujours possible.
Si encore seuls les vapoteurs Diyeurs à minima informés y avaient accès, mais là n'importe qui peut se voir proposer un arôme sous le manteau par un shop de vape maquillé en épicier.

Je te rejoins @Floréal, je trouve cette loi très mal faite, mais en même temps je ne vois pas comment ils pourraient bien faire une loi visant à interdire les arômes dans la vape sachant qu'il s'agit d'arômes alimentaires.

Floréal a écrit:Ne pouvant pas interdire la vente d'arômes alimentaires, le législateur risque de s'en prendre directement aux dispositifs ouverts une fois que des scandales auront éclaté.

Oui, je te rejoins, avec une opinion publique encore plus défavorable à la vape et donc moins de fumeurs à franchir le cap ...

Loki a écrit:Bref, du côté des fabricants d'arômes, bien moins d'infos pour les arômes alimentaires hors vape

Ok n'ayant jamais utilisé d'arômes alimentaires hormis ceux destinés à la vape, j'ignorais cela

Loki a écrit:On a donc supprimé tout cadre législatif pour les arômes dans la vape alors que leur vente restera quoiqu'il en soit toujours possible.

Oui je pense que l'on peut prédire à coup sûr des accidents