stop.tabac.ch : Vapotage et sevrage : les 12 règles pour en finir avec la nicotine

Le site stop.tabac.ch, un des plus gros sites pour l'arrêt du tabac, qui avait à sa tête Philippe Presles, un défenseur de la vape, vient de publier ici un article pour arrêter de fumer avec la vape.
Cet article présente des points positifs comme négatifs. Comme points positifs, on peut citer le fait que le site considère que l'on peut arrêter de fumer avec la vape et que cette dernière offre une diminution des risques. Enfin, l'article propose certains conseils très intéressants.

Par contre, d'autres conseils me semblent bien plus discutables. Par exemple, l'article suggère d'arrêter la nicotine dans la vape dans les 12 à 16 semaines après l'arrêt du tabac. Déjà il faut avoir envie de supprimer la nicotine de l'équation. Mais, si c'est le cas, le délai de 12 à 16 semaines énoncé par stop.tabac.ch est grosso modo le laps de temps qui est préconisé pour l'utilisation des patchs à la nicotine et des gommes. Or, le taux de réussite du sevrage avec les patchs et les gommes est particulièrement bas : environ 5 à 10%. Serait-ce que le temps dédié à la l'arrêt de la nicotine est trop court ? Je le pense.
La nicotine est particulièrement addictive. Si on souhaite s'en débarrasser, il ne faut pas hésiter à prendre son temps et descendre son niveau de nicotine étape par étape. C'est d'autant plus vrai avec la vape. J'ai commencé à vaper à des taux très élevés (18 mg/ml voire beaucoup plus), aujourd'hui je suis à 3 mg/ml. Je suis loin d'être un exemple puisque je n'ai jamais cherché à éliminer la nicotine. Mais j'ai remarqué une chose : lorsque je descends le taux de nicotine, inconsciemment j'ai tendance à vaper beaucoup plus. C'est normal, mon corps cherche à avoir le volume journalier de nicotine qu'il absorbait avant que je ne descende le taux de nicotine. Aussi, lorsqu'on abaisse le taux de nicotine, il y a deux étapes :
- on baisse le taux de nicotine et on vape beaucoup plus. Le corps réclame le même niveau de volume journalier de nicotine ;
- on doit ensuite s'efforcer à vaper moins pour baisser le volume journalier de nicotine. Cette étape prend pas mal de temps.
Tout cela demande donc du temps et ne peut être réalisé au pas de charge. Celles et ceux qui ont suivi ces précieux conseils de diminuer rapidement le taux de nicotine ont souvent échoué.

Donc, même si stop.tabac.cj s'inscrit encore dans la philosophie mise en place par Philippe Presles et reste favorable à la vape, les conseils avancés sont issus d'une philosophie qui a montré ses limites : il faut baisser rapidement son taux de nicotine et consulter des professionnels de la santé (tabacologues, médecins, etc.).
Mais il y a tout de même de bons trucs dans cet article. Tout n'est pas à jeter non plus.  

Bonne lecture et bonne vape !  

@Franck:

Je crois que cet article reflète bien l’avis du corps médical vis-à-vis de la vape: ces 4 à 6 semaines, c’est le temps pour ne plus avoir besoin de fumer des clopes: c’est, d’après mes souvenirs, l’avis du Pr Dautzenberg, ardent défenseur de la vape.

Pour ma tabacologue, c’est une certitude: au bout de 4 à 6 semaines d’arrêt, on n’est plus chimiquement dépendant de la cigarette, ni de la vape!

Cette dépendance chimique est relayée par le plaisir oral et gestuel.

Et ce plaisir, nous y tenons, il faut se faire plaisir pour vivre bien dans sa peau!

Et la vape nous procure un plaisir voluptueux qu’on n’a pas envie d’abandonner: donc, on continue des années, voire à vie comme je l’ai envisagé personnellement!

J’ai été bien malade au mois de Septembre, hospitalisé en urgence pour une pneumopathie liée au Covid: j’ai pas emporté mon matos avec le SAMU!

Hé bien, je me passais très bien du plaisir de vaper: il fallait continuer à vivre, c’est déjà bien!

Et je n’ai pas demandé qu’on m’apporte de quoi vapoter pendant mes 33 jours d’hosto…

De temps à autre, j’avais bien une envie de vape, qui disparaissait en moins de 10 secondes, sans me tarabuster: pas de matos? Je m’en passe fastoche!

Retour à la maison: « Mon Matos, mes arômes! Chouette!!! ».

Depuis, je vapote comme avant, c’est à dire très souvent, sauf quand je dors!

Donc, on se dit que la nicotine étant addictive, on est obligé de continuer à vaper, ça nous arrange bien… pas vrai?

En fait, c’est pas comme ça, d’après ce qu’ont enseigné ses profs à mon addictologue: première phase, 4 à 6 semaines, on se défait de la dépendance chimique, deuxième phase, le temps qu’on veut, hédonisme pur. La dépendance n’est plus là, mais le plaisir, si!

Et ce plaisir, pourquoi s’en passer?

Pour être « normalisé »? Si on veut vivre sans, on peut.

Mais si on veut vivre avec la sensualité de la vape, personne ne peut nous en empêcher!

Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’on se ruine la santé en prolongeant ce plaisir: c’est une ineptie!

En conclusion de tout ce laïus:

VIVE LA VAPE!

@papillon ;

Je te répondrai peut-être plus tard mais je tiens à réagir à cette phrase :

"J’ai été bien malade au mois de Septembre, hospitalisé en urgence pour une pneumopathie liée au Covid: j’ai pas emporté mon matos avec le SAMU! "

Je me disais bien que tu étais bien absent depuis quelques temps. Oui, tu n'as pas du passer un très bon mois.
En tout cas, je suis content de te voir au moins sorti de l'hosto !
Elle est guérie cette pneumopathie ?

@Franck:

Oui, ma pneumopathie est totalement guérie, après 10 jours d’antibiotiques.

Mais j’ai été complètement rétamé: je ne pouvais plus lever un membre du lit!

Rééducation, rééducation, rééducation, y’a que ça!

Et je continue ( 20 séances prescrites à ma sortie)…

Mais c’est du passé, oublions cette mauvaise période.

Ce texte de Stop.Tabac.CH m’a paru très intéressant, je crois que c’est un peu une synthèse de ce que l’on sait actuellement sur l’arrêt de la clope.

Même si tout ne correspond pas à ce qu’on voudrait lire…

@papillon :

Si ta pneumopathie est derrière toi, c'est une excellente chose. Il ne te reste qu'à reprendre du poil de la bête. Cela viendra

On reprend alors :

Je crois que cet article reflète bien l’avis du corps médical vis-à-vis de la vape: ces 4 à 6 semaines, c’est le temps pour ne plus avoir besoin de fumer des clopes: c’est, d’après mes souvenirs, l’avis du Pr Dautzenberg, ardent défenseur de la vape.

Alors déjà l'article de stop-tabac.ch parle de 12 à 16 pour arrêter la vape après avoir arrêté le tabac. Donc, pas vraiment les 4 à 6 semaines que tu indiques.
Ensuite, tes 4 à 6 semaines, si je ne me trompe pas, c'est pour le délai pour ne plus avoir de dépendance physique à la nicotine après avoir arrêté la nicotine, soit l'arrêt du tabac, soit l'arrêt de la vape. Si dépendance physique à la nicotine il y a, n'oublions pas que certains doutent de cela, comme ta tabacologue manifestement

Les 12 à 16 semaines pour utiliser la vape correspond grosso modo à la durée conseillée pour utiliser des patchs, c'est à dire 3 ou 4 mois maximum. Mais pendant ce temps-là, on continue à prendre de la nicotine, même si on diminue par palier. Ce n'est donc pas la même chose que d'arrêter totalement la nicotine.

Or, le taux de réussite avec les patchs et les gommes est très bas selon les études que l'on a citées ici, notamment celles qui comparent l'efficacité de la vape aux autres méthodes de sevrage. Globalement 10%. S'il est si bas, c'est qu'il y a des raisons. On peut en trouver un bon paquet. Mais, pour moi, une des raisons est que les personnes qui utilisent les patchs et les gommes, incitées par les médecins ou les pharmaciens, descendent trop vite le taux de nicotine.
Le sevrage tabagique n'est pas une course. L'important ce n'est pas de partir dans les premiers. L'important est de franchir la ligne d'arrivée.

Je pense même qu'il faut souvent plus prendre son temps avec la vape. Pourquoi ? parce que, en réalité, j'ai l'impression que, lorsqu'on baisse son taux de nicotine, ce n'est pas une étape, mais en réalité deux :
- on baisse son taux de nicotine. Mais ce n'est pas gagné. Instinctivement, notre corps va réclamer le même volume journalier de nicotine que l'on avait avant de baisser le taux. Donc, on aura tendance à vaper plus qu'avant la baisse du taux, sauf à prendre exactement le même nombre de taffes par jour avant et après la baisse du taux de nicotine. Il faut donc compter ;
- il faut donc ensuite, après la baisse du taux, réguler sa consommation pour prendre moins de nicotine par jour qu'on en prenait avant la baisse du taux.

Non, parce que si tu pars à 12 mg/ml que tu arrives à 3 mg/ml mais que tu vapes 4 fois plus que tu le faisais à 12 mg/ml, ben, tu es presque au même point, tu consommes tous les jours autant de nicotine. En réalité, tu n'as rien baissé du taux. Mais tu le crois. Et là est peut-être le piège.

C'est en tout cas ce que j'ai expérimenté et que j'ai pu échanger avec des vapoteurs, des membres ou IRL. Lorsque j'ai descendu mes taux de nicotine, c'est bien simple, je vapais deux ou trois fois plus.

Du coup, plus le temps passe et plus je me demande si cette baisse du taux de nicotine est la meilleure méthode pour arrêter la nicotine et la vape si on le souhaite évidemment. Je me demande si la meilleure méthode ne consisterait pas tout simplement à vaper moins, jour après jour, tout en gardant le taux de nicotine, à espacer ses prises de vape. En effet, tout en diminuant le volume journalier de nicotine, on se débarrasse ainsi progressivement de la dépendance psychologique, comportementale.
Mais ce ne sont que des réflexions à ce stade. Et de toutes les manières, la bonne méthode est celle qui réussit et je suppose qu'elle dépend aussi beaucoup de notre caractère et de notre personnalité.

@Franck:

Excuse-moi, j’ai écrit 4 à 6 semaines sans trop réfléchir (convalescence).

C’est bien 12 à 16 semaines, bien sûr…

Personnellement, je diminue ma nicotine de façon quasi-homéopathique: je vape toujours au même rythme, assez soutenu.

Je vois une autre cause d’échec des patchs: la nicotine est délivrée régulièrement, alors qu’avec la  vape, on a les mêmes pics qu’avec la clope, la même gestuelle, le port à la bouche: comment mieux imiter la prise de clope?

Bien sûr, pour un pneumologue, les poumons, c’est fait pour respirer l’air le plus pur possible, et, pour eux, Pr Dautzenberg compris, la vape est une étape vers l’abstinence totale; pour nous, un plaisir quotidien qui ne nuit à personne, même pas à nous!

Alors, les 12 à 17 semaines, on les a légèrement dépassés…