Les médias et la journée mondiale sans tabac

Aujourd'hui, 31 mai, c'est la journée mondiale sans tabac. Le problème est que le tabac est très loin d'être éradiqué en 2021 en France. Pire même : la consommation tabagique augmente chez ceux ayant les plus faibles revenus comme le souligne le Figaro. Notamment en 2020.
Si on a un peu de bon sens, on se dit que la solution la plus simple est de diminuer voire d'éradiquer la pauvreté ou les bas salaires.

Non, une solution apparaît : le cinéma est le grand coupable. Comme le souligne Ouest France, entre 2015 et 2019, 90% des films français faisaient référence au tabac.
Comme si les pauvres n'étaient pas que pauvres et qu'en plus ils étaient cons. Lorsqu'ils voient quelqu'un fumer, ils n'ont qu'une envie, c'est faire de même.

Pourtant, il y a deux explications à l'augmentation du tabagisme en 2020 : le confinement qui a pu stresser bon nombre d'entre nous et inciter à consommer plus de tabac. Mais il y a un autre phénomène. Avant le confinement, beaucoup de français, situés à proximité de l'Espagne, d'Andorre, de Belgique ou du Luxembourg allaient se fournir dans ces pays qui proposent des prix plus attractifs. Or, en 2020 et début 2021, il n'a échappé à personne qu'il était plus difficile de se faire une virée à Andorre ou au Luxembourg histoire de se ramener quelques cartouches dans le coffre de sa voiture. Et cette hypothèse peut être largement documentée comme l'indique le Figaro :

"Le Tableau de bord tabac de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) rapporte qu'au cours du premier confinement, les volumes de tabac vendus par les buralistes ont grimpé de 22% dans les départements frontaliers."

Mais il est tellement plus simple de dire que le cinéma est responsable de cette augmentation. Surtout que, franchement, on ne peut pas dire qu'on n'ait pu se rendre joyeusement dans les salles en 2020 et début 2021. Mais, que voulez-vous, il faut bien trouver un coupable commode sur lequel on peut largement déverser sa bille.

Et puis il y a le tabac chauffé, vendu notamment par Philip Morris qui reste encore du tabac. Donc, non, lorsqu'on passe au tabac chauffé, comme l'IQOS, on reste toujours fumeur.

Alors, je connais un autre moyen de se débarrasser du tabac. Mais c'est un moyen qui n'a pas forcément bonne presse dans les médias mainstream.

Bonne lecture et bonne vape !

@Franck
Ton étude est tellement bonne que je n'ai rien à y ajouter.
Mais faudrait pas que cela devienne une habitude ! Si je ne trouve pas quelque chose qui ne tourne pas rond dans le carré de l’hypoténuse de tes propos je suis en manque....

@Pashmina et @JOUJOU :

Merci.

@JOUJOU :

Ce n'est pas vraiment une étude. Quelques réflexions livrées comme cela. Après bien entendu, tout cela est discutable. si certains ont des avis divergents, je serai heureux de les lire. Pas de souci.

Mais il me semble que tomber comme cela sur le cinéma, c'est voir le problème par le petit bout de la lorgnette. En plus cela me hérisse le poil que l'on puisse vouloir mettre aux pas les arts pour qu'ils correspondent aux critères bien pensants à la mode.

@Franck
Donc on vire étude ...... tu as quand même étudié les dires des médias....
Le cinéma cause d'une monté du Covid. La masturbation avec des mains non désinfectées serait plus plausible non ?
J'aime bien cette réplique du cinéma : Les cons ça osent tout, c'est d’ailleurs à cela qu'on les reconnait.
Le rubriqueur, le rubriquiste , d'Ouest France en est un exemple admirable.
Je suis mauvaise langue.
Balle au centre.
En fait il a scrupuleusement suivi la ligne éditoriale de son journal.
Quel est le milliardaire français possédant ce journal ?

@JOUJOU :

Quel est le milliardaire français possédant ce journal ?

Ben, là, j'ai fait des recherches. Ouest France appartiendrait à une association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste. C'est une association à but non lucrative dirigée par la famille Hutin. Pas d'actionnaires, pas de dividende et, selon la famille Hutin, une structure qui permet une totale indépendance.
Donc, tu vas être déçu : pas de gros milliardaires derrière Ouest France.

Ensuite, Ouest France a relayé une opinion (un communiqué probablement) émise par la Ligue contre le Cancer, une institution considérée comme sérieuse en France. D'ailleurs si tu regardes bien, tu verras que l'article est signé "Ouest France avec l'AFP". Donc, la source est en réalité une dépêche AFP.

Lorsque j'ai lu, je n'ai pas eu l'impression que le journaliste (ou l'AFP) donnait son avis. C'est juste un relais. Après, on pourra regretter que Ouest France n'ait pas donné la parole a des gens ayant une autre vision afin d'apporter à son lectorat matière à prendre du recul et à réfléchir en pesant le pour et le contre.

Bonjour,

C'est bien la Ligue contre le cancer qui s'exprime, et non les journalistes qui ne font que relayer leurs conclusions.
La Ligue est suffisamment respectée (et respectable par ailleurs) pour ne pas snober leurs études, même quand elles sont discutables.
Ce qui m'étonne dans leurs conclusions, c'est l'idée qu'il y ait de très nombreuses scènes de tabagisme dans des lieux où c'est (aujourd'hui) illégal, type cafés ou restos. Je n'ai pas le souvenir d'en avoir vu dans des films récents, sauf évidemment lorsque l'action se déroule avant cette interdiction. Un bistrot enfumé, c'est aussi un moyen de dater l'action et retranscrire l'ambiance d'une époque, comme la présence d'un flipper ou les fringues des personnages...

La Ligue contre le cancer est peut-être dans son rôle en faisant un peu leurs ayatollahs, mais là, j'ai le sentiment aussi qu'ils tapent à côté...
Logiquement, ils devraient faire la même avec l'alcool. Si on suit leur idée, des personnages autour d'un apéro ne devraient boire que du jus de tomates ou du Perrier-citron, les alcooliques n'existeraient plus, pas plus bien sûr que les usagers de substances illicites...
Et d'ailleurs, aurait-on le droit de montrer des voitures à moteur thermique, dont la pollution peut aussi favoriser certains cancers ?

Bref, c'est sans fin, et si tous les personnages de fiction devaient avoir une hygiène de vie irréprochable (manger des légumes, faire un footing tous les jours, dormir huit heures par nuit...), on se ferait bien chier à la longue .
C'est pas le rôle du cinéma de nous montrer comment on devrait vivre pour être en bonne santé, et ça donne en effet l'impression qu'ils nous prennent pour des c**s, ce qui n'est peut-être pas le plus adroit pour faire passer des messages de prévention...

@bloub :

Alors, il semblerait que la Ligue contre le cancer ne cherche pas à interdire le tabac dans les films. Elle dénonce plusieurs choses. Notamment, d'après Le Figaro, le Ligue estime que la présence du tabagisme dans les films est quelquefois financée par l'industrie du tabac.
Et j'ai lu autre part, mais je ne retrouve pas ma source que la Ligue contre le cancer interpelle le gouvernement sur les films subventionnés par l'Etat français qui communique officiellement sur sa lutte contre le tabac alors que ces mêmes films contient une image positive du tabac.
Là, j'avoue que la question de la cohérence se pose. Encore plus si ces mêmes films subventionnés touchent vraiment de l'argent de la part des cigarettiers.

@Franck

S'il y a effectivement des financements par l'industrie du tabac, là, oui, c'est autre chose, et ils font bien de soulever le lièvre !

Sur la question des subventions de l'Etat, je suis plus sceptique. Je ne pense pas que ces subventions devraient être conditionnées à ce que les films relaient la communication de l'Etat, y compris pour un sujet aussi consensuel et bien-fondé que la lutte contre le tabac... Ça deviendrait de la propagande et non plus un soutien à la création artistique (bon, pas toujours très artistique, mais parfois ).

Enfin, la question peut se poser.

Mais personnellement (point de vue totalement subjectif !) je n'ai jamais eu ce sentiment dans des films récents de voir le tabac montré sous un jour spécialement positif, ni d'y voir plus de fumeurs que dans la vraie vie .

Quand on regarde des films (beaucoup) plus anciens, par contre, ça pique souvent les yeux

@blub :

Sans vouloir forcément conditionner les subventions à relayer un message de l'Etat, on peut s'interroger sur la légitimité de verser des subsides souvent à l'aveugle si le message passé dans les films n'est pas dans l'esprit de la politique de l'Etat. Nul n'oblige un producteur ou un réalisateur à prendre notre impôt et puis ils seront libres de faire ce qu'ils veulent comme cela !   si le film fait des entrées, le choix aura été un choix payant. Sinon, tant pis...