"L'OMS devrait maintenant faire une pause"

Suite à un énième texte de l'OMS vitupérant contre la vape, Clive Bates, un des anciens conseillers santé de Tony Blair et fervent défenseur des politiques de réduction des risques, ainsi que 3 professeurs (deux médecins et un juriste mais spécialiste des questions tabac et santé), ont décidé d'envoyer une lettre ouverte à l'OMS. Le résultat se trouve ici).
Le texte est en français. La traduction est l'oeuvre de la vape du coeur.

Le principe est simple : en 14 pages, les signataires vont prendre tous les arguments de l'OMS contre la vape et les démonter un à un. Ce texte est très intéressant car il permet d'avoir une synthèse de la vape et aborde les questions de l'efficacité de la méthode ou des conséquences sur la santé. Le tout est traité par des gens qui maîtrisent leur sujet. Si vous vous posez des questions sur la vape, peut-être trouverez-vous dans ce texte quelques éléments de réponse.

Alors, je rassure tout le monde. Ce n'est pas très compliqué à lire, les auteurs ont opté pour un ton ferme, voire cassant qui, du coup, rend le texte clair et largement compréhensible.

Dès le deuxième paragraphe, les auteurs sonnent la charge :

"Selon l'Organisation mondiale de la santé, le tabagisme tue plus de huit millions de personnes par an et son coût économique s'élève à 1,4 trillion de dollars US en termes de soins de santé et de perte de productivité. La question brûlante est de savoir ce que l'OMS et les gouvernements font à ce sujet. Nous craignons que la réponse de l'Organisation mondiale de la santé soit inadéquate, fondée sur une science erronée, une analyse médiocre et compromise par des intérêts particuliers."

Et, un peu plus bas :

"L'OMS devrait maintenant faire une pause et réfléchir au rôle qu'elle joue et aux dommages qu'elle cause par son opposition dogmatique aux technologies qui pourraient réduire considérablement les risques auxquels sont confrontés le milliard de fumeurs dans le monde. "

Cela vous donne une petite idée du ton et de la teneur du communiqué, non ?

Moi-même qui me renseigne quand même régulièrement, j'ai appris des trucs. Comme l'existence de l'application virtuelle Florence, pensée par l'OMS. C'est simple : un fumeur souhaitant arrêter de fumer se connecte et une assistante virtuelle lui prodigue conseils et encouragements en piochant dans sa bibliothèque de réponses préprogrammées.

J'ai aussi retenu un chiffre : selon les auteurs, l'utilisation des produits nicotiniques plus sûrs concernerait 98 millions de personnes dans le monde. Il y a bien sûr la vape, mais aussi le tabac chauffé, le snus, le tabac à mâcher, etc. De l'autre côté, nous avons 1,3 milliard de fumeurs.

Donc même si vous avez des connaissances sur la vape et même si vous ne partagez pas toutes les opinions des auteurs, vous pouvez apprendre des choses.

La question est : cela va-t-il faire bouger ne serait-ce que d'un cheveu la politique de l'OMS ? On peut en douter.


Bonne lecture et bonne vape !

Franck a écrit:...l'application virtuelle Florence, pensée par l'OMS. C'est simple : un fumeur souhaitant arrêter de fumer se connecte et une assistante virtuelle lui prodigue conseils et encouragements en piochant dans sa bibliothèque de réponses préprogrammées.

Whaahoouuu ! Mais c'est génial ça ! Quelle idée brillante ! Je m'en vais tout de suite télécharger ça.
Ha mais non, zut, quel idiot. J'ai déjà arrêté de fumer depuis presque 10 ans. Avec la vape.

@Vieux Pat :



Alors ce n'est pas téléchargeable. En tout cas pas pour l'instant. C'est un outil en ligne. On le trouve ici mais uniquement en anglais pour l'instant. Le français, comme le chinois, l'arabe, le russe et l'espagnol devraient être disponibles prochainement.

Cet outil a été développé avec l'aide d'Amazon et de Google mais l'OMS assure qu'aucune donnée personnelle n'est collectée (cf. la page de l'OMS dans le lien ci-dessus). Mais bon, on est libre de douter. Google qui ne collecte aucune donnée, ce n'est pas spécialement dans l'ADN de la boîte pour ce que j'en sais. Mais pourquoi pas ?

A cet outil de l'OMS comme à la volonté de cette dernière d'inciter au développement de centres d'appel pour que des professionnels conseillent les fumeurs ou encore des chatbots sur des applis comme Whatsapp, voici ce que répond Clive Bates et ses collègues :


"Nous ne voyons aucune preuve qui soutienne cette stratégie. "Florence" n'est guère plus qu'un système de réponse automatisé produisant des réponses préprogrammées et formulées qui alièneraient même le client le plus obligeant. Quelles preuves soutiennent l'utilisation d'un chatbot WhatsApp automatisé pour le sevrage tabagique : existe-t-il des preuves que la réception de messages par le biais d'un dialogue aussi lourd a un quelconque effet sur le comportement tabagique ? Nous n'en avons pas connaissance.

Etant donné que 80% des fumeurs se trouvent dans des pays à revenu faible et moyen (PRFM), comment l'OMS s'attend-elle à ce que la "mise à l'échelle des lignes nationales gratuites d'aide à l'arrêt du tabac" fonctionne là où elles n'existent pas ou nécessitent des budgets importants pour encourager les fumeurs à décrocher le téléphone ? Comment les "conseils succincts des professionnels de santé" seront-ils dispensés dans les établissements de santé des PRFM, et qui donnera des instructions aux médecins et aux infirmières pour qu'ils donnent ces conseils ? Tout en niant l'efficacité de mesures qui ont fonctionné pour des millions de personnes, l'OMS soutient des mesures pour lesquelles il n'existe aucune preuve (et il est peu probable qu’il n’y en ait jamais). Pourquoi ?"

Les questions posées me paraissent bonnes.

Alors bien sûr, on peut objecter que ces mesures ne visent pas à remplacer les politiques nationales contre le tabac (tabacologues, augmentation des prix, interdiction du tabac dans certains lieux, campagnes d'information, etc.) mais visent à donner un coup de pouce supplémentaire en apportant des conseils, un accompagnement, ici plutôt virtuel.

Mais, comme le souligne le texte de Clive Bates, le problème est que ces solutions sont présentées par l'OMS comme ayant fait leurs preuves. Les centres d'appel. Pourquoi pas. On a quelques exemples, comme Tabac Info Service en France. Il reste à savoir si vraiment ce service apporte un plus. Quant à Florence ou à des chatbots sur des applications, Il n'y a évidemment aucune preuve d'une quelconque efficacité.
Dans le même temps, l'OMS estime qu'il n'y a pas de preuves que l'on puisse arrêter le tabac avec la vape alors que, pourtant, des millions de personnes l'ont fait à travers le monde. On en est témoin, toi et moi
La définition de la preuve semble être à géométrie variable.

Mais bon, je pense qu'on parlera peut-être de cet outil Florence dans un autre sujet.