ANSES - Cigarettes électroniques : quelles substances inhalées à surveiller en priorité ?

Le 21 décembre 2021, l'agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, l'ANSES a publié un rapport qui est passé inaperçu. Vous le trouverez sur cette page, tout en bas, en cliquant sur la partie "en savoir plus".
C'est dommage parce qu'il est intéressant même s'il est furieusement frustrant.

L'ANSES a tenté de répertorier les substances problématiques pour la santé humaine présentes soit dans les liquides soit dans les vapeurs. Puis elle a classé ces substances en 3 catégories : des substances les plus toxiques voire cancérigènes à celles dont on ne sait pas grand chose mais qui pourraient poser problème.

Avant d'aller plus loin et de s'intéresser aux substances classées dans la catégorie 1, donc la plus dangereuse potentiellement pour la santé, quelques points :
- l'ANSES n'a pas elle-même analysé des liquides ou des vapeurs. Elle s'est appuyée sur les déclarations obligatoires des fabricants mais aussi à des analyses de liquide par des scientifiques, des données issues de la bibliographie et collectées entre 2010 et 2020 ;
- rien que sur les déclarations des fabricants, l'ANSES a dénombré 33000 liquides proposés par 700 fabricants présents sur le territoire national. Cela donne le tournis. Et encore on ne parle ici que des liquides nicotinés. Les liquides sans nicotine échappent au contrôle de l'ANSES. Cette dernière estime donc qu'elle devrait aussi contrôler les liquides sans nicotine ;
- Enfin, l'ANSES a constaté que certaines déclarations des fabricants étaient quelque peu parcellaires ou incomplètes. Elle écrit : " les substances recherchées dans les émissions des produits du vapotage sont déclarées par les fabricants sur une base volontaire, sans qu’une méthode de génération ou d’analyse soit prescrite par la règlementation.". Pour ma part, je suis très étonné de lire cela. Ce n'est pas du tout ce que je comprends de l'ordonnance de 2016 qui décline la directive européenne :" -Six mois avant la mise sur le marché de produits du vapotage contenant de la nicotine, les fabricants et importateurs soumettent à l'établissement public désigné par arrêté, un dossier de notification par marque et par type de produit. Ce dossier porte notamment sur les responsables de cette mise sur le marché, sur la composition, les émissions, les données toxicologiques des ingrédients et des émissions, les composants et le processus de fabrication du produit." Je ne vois donc pas au nom de quoi les fabricants seraient libres de ne pas communiquer les données sur le contenu de la vapeur.  

Allons maintenant dans le vif du sujet, sur les 33000 liquides, l'ANSES a répertorié 106 substances très problématiques : potentiellement cancérigènes ou toxiques.

Relativisons : ces 106 substances n'apparaissent pas forcément dans les 33000 liquides. Certains n'apparaissent peut-être que dans un, deux, trois liquides. Qui plus est, ce n'est pas la présence d'une substance qui entraîne obligatoirement un risque sur la santé : il faut aussi mesurer le taux de présence. La plupart de ces substances sont inoffensives lorsqu'elles sont présentes à l'état de traces.
Enfin, on ne trouve pas ces 106 substances dans une seule vapeur dégagée par un seul liquide.

Parmi les 106 substances citées (à partir de la page 19), il y en a qui ne sont pas inconnues : l'acroléine, substance qui n'apparaît dans la vapeur que si on chauffe trop la résistance avec un défaut de liquide (dry-hit par exemple) ou bien le formaldéhyde qui a déjà été repéré dans quelques produits (scandale de Five Pawns il y a quelques années).
On trouve des métaux, comme du nickel, certainement des traces de résistance qui se décompose et donc passe dans la vapeur.

Pour certaines substances citées, je suis tombé sur les fesses. Certaines études ou analyses de liquides auraient décelé de l'uranium, du mercure, de l'arsenic ou encore des nitrosamines !

Il faudra quand même m'expliquer comment du mercure ou de l'arsenic peuvent se retrouver dans de la vapeur ! Fabricant inconscient ou analyse réalisée par dessus la jambe ?

Là où ce rapport est frustrant est que l'on a aucune notion des études ou des analyses sur lesquelles ce rapport de l'ANSES s'appuie. On ne sait pas non plus quels sont les liquides concernés.

Ce qui est rassurant est que l'ANSES ne compte pas en rester là. Voici sa conclusion :

"L’Anses souligne la pertinence et la nécessité de réaliser une ou plusieurs campagnes de mesures à l’émission d’une sélection de produits du vapotage présents sur le marché afin :
- d’identifier la présence éventuelle de substances du groupe 1 dans les émissions. Le cas échéant, des actions seront menées vis-à-vis des metteurs en marché pour qu’ils
explicitent les conditions de sécurité des produits qu’ils vendent ou en tirent les conséquences. Par ailleurs, cette action permettra de poursuivre le cycle de catégorisation des substances ;
- d’évaluer les niveaux d’exposition aux substances effectivement présentes dans les aérosols dans un objectif d’évaluation de l’exposition chronique des consommateurs et des risques sanitaires associés. Aussi, l’Agence va engager dès 2022 de telles actions de surveillance."

Sympa ce langage technocratique.   "Qu'ils tirent les conséquences". Je ne sais pas pour vous, mais perso, en tant qu'utilisateur, je ne souhaite pas que des professionnels expliquent pourquoi il y a du mercure ou de l'arsenic ou qu'ils tirent les conséquences. S'il était avéré que de telles substances soient présentes dans la vapeur, même à l'état de traces, je souhaite vivement qu'ils le retirent séance tenante.

L'objectif de ce présent post n'est pas de faire peur. On ne sait peu avec de rapport, d'où la frustration qu'il engendre. Néanmoins, il doit nous permettre de faire preuve d'un peu de vigilance et de questionnement sur ce que l'on vape.

Que pensez-vous de ce rapport ? Cela vous inquiète ou pas ?

Bonne lecture et bonne vape !  

@Franck:

N’oublions pas que, à l’état de traces, tous ces éléments qui font peur sont naturellement présents!

L’arsenic, les métaux lourds, les éléments radioactifs sont naturellement présents dans l’eau de mer, par exemple!

Et tu peux te baigner là-dedans sans problème!

Et tout à l’avenant:

La gare d’Austerlitz est radioactive!

Le compteur Geiger y crépite!

Pourquoi?

Parce qu’elle est constuite en granite du Limousin, tout simplement!

Limousin où l’on compte le plus de centenaires en France…

Il ne faut pas prêter plus d’attention que ça à ce genre de trucs:

La vape est « saine », le tabac fumé, non, c’est assez simple, en fait!

(Saine, sauf « dry hit », bien sûr, et utilisation d’acides non neutralisés par une base, comme on peut voir parfois)

@papillon :

L'arsenic, les métaux lourds naturellement présents dans l'eau de mer ? Je ne suis pas scientifique ni très calé en physique donc je me trompe peut-être mais j'ai un doute. La présence de métaux lourds dans l'eau de mer ne serait-elle pas plutôt liée à la pollution ?

Et lorsqu'on mélange du propylène glycol, de la glycérine, des arômes souvent alimentaires, de la nicotine, que l'on fait chauffer, comment peut-on obtenir de l'arsenic ?

Il ne faut pas prêter plus d’attention que ça à ce genre de trucs:

La Vape est saine, le tabac fumé, non, c’est assez simple, en fait!

Disons qu'il faut relativiser. Il est fort probable qu'on a retrouvé des traces d'arsenic que dans un seul liquide ou deux sur 33000. Le forum a souvent publié des résultats d'analyse de vapeur et l'arsenic n'est heureusement pas présent. De même, rappelons qu'il existe certaines normes, notamment la norme AFNOR qui interdit ce genre de plaisanterie même si tous les liquides ne sont pas certifiés AFNOR en France loin de là.
Mais il n'empêche, j'aurais aimé en savoir plus : dans quel liquide a-t-on retrouvé de l'arsenic ? Dans quelles conditions d'analyse ?
Et c'est là que ce rapport est très frustrant parce ce qu'on ne sait pas grand chose en réalité.

@Franck:

Lis ceci:

https://www.aquaportail.com/definition-7158-eau-de-mer-naturelle.html

Extrait et traduit de ceci:

http://www.ig.uit.no/home/juergen/10GEO-3121.pdf

C’est plus complet que sur Wikipedia!



Et ce n’est pas lié à la pollution humaine, mais à la composition de la planète Terre, que l’eau dissout au maximum, tant au fond des océans et des mers que par les alluvions apportés par les fleuves, depuis des millions d’années!

Et il suffit que l’échantillon servant à fabriquer ton e-liquide contienne un de ces éléments pour la retrouver dans ton tank!

Comme le fromage que tu manges, selon ce qu’a brouté la vache, brebis, chèvre, etc… plus les bactéries, champignons et acariens… bon appétit!

@Franck:

Alors, bien sûr, si des scientifiques te disent:

« L’eau de mer est un mélange complexe, qui comprend un mélange de:

Soude caustique
Potasse
Chaux
Magnésie
Acide chlorhydrique
Acide sulfurique

Ainsi que de nombreux autres acides et bases en plus faible quantité, dont certains radioactifs. »

Tu vas sans doute te dire: « fini la baignade!   »

Ben, non, tu peux te baigner sans problème aucun dans ce joyeux bouillon!  

La vape, c’est exactement pareil: mélange plus ou moins complexe de produits chimiques.

Les seuls qui posent un problème pratique:

Le propylène glycol et la glycérine végétale:

De par leurs propriétés hygrophiles, elles arrachent l’eau des muqueuses buccales, et provoquent ainsi une irritation par déshydratation.

L’ajout d’eau à ces produits les hydrate, voire les sature en eau: de « voleurs d’eau », ils deviennent « donneurs d’eau ».

Entre 7 et 30% d’eau, on est bons!

Un peu (beaucoup) comme une éponge:

Tu te frottes la peau vivement avec une éponge sèche: ça t’irrite!

Une éponge humide, voire saturée en eau va, au contraire, calmer une irritation de la peau, une démangeaison, par simple apport d’eau!

C’est tout simple, en fait!

L’eau est le premier anti-inflammatoire du corps humain, depuis sa venue sur Terre…

https://www.domicilgym.fr/blog/3-conseil-sante/leau-premier-anti-inflammatoire-naturel/

N’en déplaise @papillon, la vape n’est pas saine ! Vos poumons ne sont pas faits pour se remplir de toute substance n’étant pas de l’air, le reste est nocif, à plus ou moins haute dose, à plus ou moins long terme. (Respirer de l’azote, par exemple, entrant à près de 78% dans la composition de l’air, irrite tout sur son passage et crée de grave lésions).

La vape est considérablement moins nocive que le tabac, mais on ne peut affirmer qu’elle soit saine.

C’est vrai, bibidochon, je le reconnais!

Dans mon esprit, j’avais mis le mot « saine » entre guillemets:

J’aurais dû les mettre, en fait!

C’est pas sain de vapoter comme il est sain de respirer l’air de la montagne!

Disons plutôt: « pas malsaine », si tu es d’accord!

Je corrige, d’ailleurs…

Pour l’azote, tu parles d’azote pur, je suppose?

( https://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-2013/articles/cet-air-que-nous-respirons#:~:text=Ce%20que%20nous%20appelons%20%C2%AB%20air,et%204%20%25%20de%20la%20troposph%C3%A8re. )

« ce que nous appelons « air » se compose de…

L’air sec se compose d’environ 78 % d’azote, 21 % d’oxygène et 1 % d’argon. L’air contient également de la vapeur d’eau qui représente entre 0,1 et 4 % de la troposphère. L’air chaud contient généralement plus de vapeur d’eau que l’air froid. »

Ou parles-tu de la plongée?

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Azote