MSN.com : Un jeune suisse romand sur huit consomme régulièrement des «puffs»

Certains sites comme MSN.com nous apprennent qu'un jeune suisses romand sur 8 utiliserait régulièrement des puffs. Il reste à définir ce qu'on entend par "jeunes" et par "régulièrement" : par "jeunes", on entend les 14/25 ans donc on assimile des mineurs et des jeunes adultes. Par consommation régulière, il faut comprendre un jour sur 3 (10 jours dans le mois)
.
Ce n'est pas la première étude qui montre que les puffs séduisent particulièrement les jeunes. On se souvient des articles en France fin 2022.

Encore une fois, mais ne soyons pas surpris, certains estiment que cette mode des puffs est une porte d'entrée vers le tabagisme. Comme cette "magnifique" phrase dans l'article le montre :

"Et s’il n’y a pas de lien causal, les puffs, qui contiennent aussi de la nicotine, restent une solide porte d’entrée pour le tabagisme»

Dans l'article, la personne qui avance cela sait qu'il n'y a pas de preuve (pas de lien causal). Cela ne l'empêche aucunement d'affirmer que la vape (ici les puffs) sont une porte d'entrée vers le tabagisme.

Elle a raison sur un point : aucune étude n'a montré que des jeunes attirés par la vape se précipitaient en masse vers le tabac. Rien. Nada.
Toutes les études récentes montreraient même le contraire, comme l'indique le Pr Dautzenberg dans un tweet le 03/02/23 (à lire ici) :

"Le Pr R Bittoun montre que 35% des jeunes 18-24ans ont essayé la vape et 8% l’ont utilisé dans le mois..mais la vape n’est pour elle pas une porte d’entrée à la cigarette"

Argghh, dommage que le Pr Dautzenberg n'ait pas cité sa source dans son tweet !

En tout cas l'étude citée par MSN.com sur les jeunes suisses romands confirme l'attrait des puffs chez les jeunes dans certains pays (France, USA, Suisse).

Cela pose des questions.

Ces jeunes auraient-ils fumé en l'absence de la vape ? Je pense que oui mais il n'y a aucune certitude. Vont-ils être accrocs à la nicotine ? Vont-ils passer en masse au tabac ? Pour ma part, je pense que non. Pour une raison simple : la vape a bien meilleure goût que le tabac ! Mais cela reste une opinion personnelle non prouvée à ce jour.

Et vous qu'en pensez-vous ? Comment percevez-vous cette mode des puffs chez certains jeunes ? Une alternative moins dangereuse à d'autres produits (tabac, etc.) ? Un faux débat ? Un vrai problème pour la jeunesse ? Autre chose ?

Bonne lecture et bonne vape !

Je pense que ça dépend tout simplement de s'ils utilisent des puffs nicotinés ou non.
J'ai lu que la nicotine était la 3ème substance la + addictive (après l'héroïne et la cocaïne), donc ...

Hypothétiquement, si j'avais fait des gamins, je les laisserait vapoter des puffs sans nicotine sans réserve.

Par contre avec nicotine ... clairement pas.

@Thia :

Je pense que ça dépend tout simplement de s'ils utilisent des puffs nicotinés ou non.

Ma foi, tu as tout à fait raison. Il est clair que vaper avec ou sans nicotine change évidemment beaucoup les choses.

J'ai lu que la nicotine était la 3ème substance la + addictive (après l'héroïne et la cocaïne), donc ...

C'est ce qui est couramment admis, tout à fait. Pour autant, il y a une partie de scientifiques, une minorité selon moi, qui pensent qua la nicotine seule n'est pas spécialement addictive. En tout cas physiquement. Selon eux, elle est rendue addictive par l'association avec d'autres substances dans le tabac.
Par exemple, le Pr Molimard (personnage très décrié dont les travaux sont contestés) affirmait qu'il n'avait jamais réussi à rendre des souris addicts à la nicotine. A la cocaïne oui, mais pas la nicotine.

Depuis que la vape existe, on se rend compte que certains arrivent à se passer plus ou moins facilement de la vape ou de la nicotine, en tout cas temporairement quelques heures alors qu'avant avec le tabac, ils ne pouvaient pas, à descendre leur taux de nicotine sans trop de difficultés alors que d'autres semblent avoir beaucoup plus de mal (je me range dans cette dernière catégorie ).
Alors très addictive seule, la nicotine ? Pas tant que cela ? La plus grande difficulté à serait-elle la peur d'être en manque ? La peur de rompre avec ses habitudes ?

Il est vraiment difficile de conclure, je pense


Et puis il y a toutes les légendes urbaines qui circulent sur la nicotine et qui se révèlent fausses. La nicotine est cancérigène : faux. La nicotine est mortelle si on en ingère plus de 50 mg/ml. C'est ce que l'on croyait au début de la vape. Et c'est faux. C'est 10 fois plus.

Du coup, ces contre-vérités, ces légendes urbaines qui circulaient et circulent encore, montrent qu'il y a encore beaucoup de choses à découvrir sur la nicotine.

Je ne suis pas scientifique, ni une souris, donc je peux juste apporter ma toute petite expérience avec l'arrêt de la nicotine.

Quand je suis allée voir mon médecin traitant, pour lui dire qu'il me fallait des substituts parce que je voulais arrêter de fumer, elle m'a avertie que, selon les gens, cela pouvait déclencher des cauchemars (oui), et parfois des dépressions.

J'avoue, même si j'ai un peu honte, avoir souris intérieurement en entendant le terme de dépression. Je n'ai pas la prétention d'être un modèle d'équilibre, j'ai mes névroses comme tout le monde, il m'est arrivé d'avoir des soucis dans la vie, comme tout le monde. Du coup pour moi, la dépression, ça voulait juste dire que les gens sont un peu tristes pendant une courte période. Je sais qu'il y a des gens qui sont "dépressifs chroniques", je n'ai jamais compris ce que ça voulait dire. Ce que ça impliquait.

En réalité, j'ignorai totalement ce qu'était une vraie dépression. C'est à dire un déséquilibre chimique dans le cerveau.

J'ai appris, à mes dépens. J'ai sombré, doucement mais surement, d'autant plus que j'étais certainement sous-dosée en substituts (allergie aux patchs - ça m'a pas aidée). Et j'ai mis du temps à me rendre compte que j'étais dingue. Que ce n'était pas normal.

Bref. Pourquoi je raconte ma vie déjà ?

Ah oui. Pour dire que, chez moi en tout cas, la nicotine est nécessaire à l'équilibre chimique de mon cerveau. J'ai commencé la vape il y a bientôt 3 semaines, j'ai senti mon état psychique s'améliorer en moins d'1 semaine.

Alors, c'est juste mon cas personnel en effet.
Il faut dire que j'ai commencé à fumer à 16 ans. Activement du moins.
Parce qu'en vrai, quand ma mère est sortie de la maternité il y a 46 ans, qu'elle est montée dans la voiture avec son bébé tout neuf, elle a allumé une clope avec mon père, sans même penser à ouvrir les fenêtre (oui, c'était une autre époque).

Donc, passivement ou non, mon cerveau a toujours fonctionné avec de la nicotine.

Alors, finalement, ce n'est peut-être pas si surprenant, quand on y pense, que ça reste nécessaire, en-dehors de la clope.

(j'ai un peu dévié du sujet initial je crois )

@Thia :

Tu as un peu dévié mais ce n'est pas grave car c'est intéressant. Au pire, on classera ailleurs.
Alors déjà tu n'es pas dingue du tout. La nicotine agit comme un anti-dépresseur. Tu n'es donc pas la première qui affirme avoir de très grosses difficultés à prétendre avoir du mal à envisager la vie sans nicotine à cause de ses effets.
Lorsque je suis intervenu sur l'addiction, j'ai bien signalé qu'à l'heure de nos connaissances sur la nicotine, les choses sont complexes et semblent varier sensiblement d'un individu à l'autre. C'est ce qui rend cette substance très mystérieuse à mes yeux. Car d'autres semblent pouvoir s'en passer assez facilement, ce qui n'est pas mon cas.