[ARTICLE 22/12/2020] BFM.TV : Quinze parlementaires ont proposé un cadeau fiscal pour Philip Morris

Voici un reportage/article plutôt édifiant sur les pratiques de certains politiques. Bon, on passera rapidement sur les termes quelquefois mal choisis (confusion entre Iqos et Heet, entre produit de tabac chauffé et cigarette électronique) pour s'intéresser à l'essentiel.

Des parlementaires français, peu nombreux (une quinzaine), ont tenté de faire passer des amendements pour permettre aux produits du tabac chauffé de disposer d'une jolie baisse des taxes. Ces amendements, apparemment le même déposé à l'assemblée nationale puis après au Sénat, visait donc à faire un bon petit cadeau principalement à Philip Morris, leader des produits du tabac chauffé en France avec son iQos. D'ailleurs, il semblerait que ce soit Philip Morris qui ait proposé cet amendement à des députés ou sénateurs qui se sont empressés de le déposer. L'argument ? L'iQOs est un produit de réduction des risques. Enfin, BFM TV nous apprend que Philip Morris n'aurait pas profité de cette potentielle baisse des taxes pour baisser le prix de l'iQos mais pour augmenter son chiffre d'affaires sur un produit qui serait déjà bien rentable.

Enfin, at last but not least, un scientifique favorable à la vape et aux produits du tabac chauffé, mais peut-être bien sponsorisé par Philip Morris, aurait travaillé en collaboration avec des labos de ce cigarettier, pour que les parlementaires se transforment en défenseurs de cette petite entreprise en péril.

Quatre constats :
- ce n'est pas la première fois que des parlementaires tentent de faire passer des textes de loi ou des amendements écrits et fournis clef en main par d'autres. Le forum avait repéré un cas identique il y a plusieurs années (lire ici). Surtout lorsque le même amendement au mot près avec les mêmes arguments est déposé à l'assemblée nationale ou au sénat par des partis différents. Mais les lobbyistes sont toujours très ouverts d'esprit et bien transpartisans ;
- cette histoire montre la confusion qu'il peut y avoir entre les politiques, les intérêts privés de lobbys, les scientifiques liés aux uns et aux autres. Un sacré mélange qui interroge ;
- heureusement, cela ne concerne ici qu'une faible minorité de parlementaires et le texte a été rejeté ;
- il reste à voir la pertinence de l'idée de base, au-delà de la démarche qui peut interrogée ou être contestée. Car après tout, si vraiment l'iQos se révèle moins dangereuse que le tabac classique, ce qui reste à démontrer puisqu'on reste sur du tabac, il n'y a peut-être pas lieu de la taxer comme le tabac

Bonne lecture et bonne vape !